lundi 8 octobre 2007

Foire aux questions

Grippe A (H1N1)

1. Qu’est-ce que la grippe A (H1N1) ?

Les grippes sont causées par des virus. Ces virus sont un peu différents les uns des autres. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) les classe par des lettres et des chiffres : H5N1 pour le virus de la grippe aviaire, par exemple. La grippe A (H1N1) n’est donc qu’une variante de la grippe dite saisonnière qui arrive chaque hiver et est chaque hiver un peu différente. Pourquoi A ? Parce qu’on l’a appelé au début « grippe mexicaine » du nom du pays où elle est apparue, comme il y avait eu la « grippe espagnole » en 1917, et que le Mexique a protesté, de sorte qu’on a cherché un nom plus neutre.

2. Quelles sont les caractéristiques de cette grippe ?

Le virus n’est pas plus dangereux (peut-être même moins) que celui de la grippe saisonnière habituelle. Mais il est énormément plus contagieux : il atteint cinq fois plus de personnes que la grippe saisonnière. C’est pourquoi il y a beaucoup plus de malades, donc statistiquement beaucoup plus de personnes hospitalisées, donc beaucoup plus de décès.

3. Qu’est-ce qu’une pandémie ?

Une pandémie est une épidémie mondiale.

4. La France échappera-t-elle à la pandémie ?

Non. Aucun pays n’y a échappé. Il y a des cas déclarés à l’heure actuelle dans 172 pays (et probablement aussi dans les 20 restants qui n’ont rien déclaré).

5. Pourquoi le virus attend-il l’hiver ?

Parce que la chaleur le détruit et il se répand beaucoup moins facilement quand il fait chaud. C’est pourquoi la pandémie a déjà eu lieu dans l’hémisphère sud où c’était l’hiver. Chez nous, en revanche, elle risque de se produire dès que la température fraîchira.

6. Quelle sera l’ampleur de la pandémie ?

On dispose d’estimations à partir de ce qui s’est passé dans l’hémisphère sud, en Amérique du Sud par exemple. Là-bas, le virus a touché 30 % de la population, soit 5 fois plus que la grippe saisonnière. Il faut s’attendre à chose de ce genre ici. L’État recommande de tabler sur 40 à 50 % du personnel malade à un moment ou à un autre et jusqu’à 25 % absent en même temps. Mais il est probable qu’il s’agit de maxima qui ne seront pas atteints et qu’on peut espérer diviser par deux.

7. Combien de temps la pandémie va-t-elle durer ?

Une épidémie de grippe dure normalement entre douze et vingt semaines (3 à 5 mois). Mais elle connaît un pic aigu d’une quinzaine de jours à peu près au tiers du parcours avant de refluer lentement. Etant donné les caractéristiques du virus, on s’attend à un début d’épidémie à la mi-septembre et à un pic dans la deuxième quinzaine d’octobre avant une extinction totale après Noël. Mais ce sont des projections basées sur ce qui s’est passé au sud, sur le cycle de la grippe saisonnière, enfin sur l’évolution habituelle des températures. Il peut donc y avoir des écarts sérieux par rapport à ce calendrier.

8. Pourquoi certaines personnes sont-elles malades et d’autres non ?

C’est une question qui se pose pour toutes les maladies. D’une part les systèmes de défense de nos organismes différent d’une personne à l’autre : certains sont plus fragiles, d’autres sont naturellement immunisés et éliminent spontanément le virus dès son apparition. C’est vrai de la grippe saisonnière habituelle, c’est vrai de celle-là aussi. D’autre part, certaines personnes ont déjà été en contact avec ce virus ou d’autres très semblables : elles sont donc comme vaccinées naturellement. Ce serait le cas en particulier de certains des plus âgés, ce virus ressemblant beaucoup à celui qui a touché la France lors des épidémies de 1957 et 1968.

Par ailleurs les symptômes peuvent être plus ou moins aigus. C’est ainsi que, très probablement, plus de la moitié d’entre nous seront en contact avec le virus, seront même, porteurs du virus, resteront donc contagieux mais ne seront pas malades et ne présenteront aucun symptôme. C’est ce qu’on appelle les porteurs asymptomatiques.

Enfin, il semble que certaines catégories soient plus vulnérables que d’autres, non parce qu’elles seraient plus contaminées mais parce que les complications seraient plus fréquentes et plus graves : nourrissons dont les défenses naturelles ne sont pas encore établies, personnes souffrant d’obésité et femmes enceintes en particulier. Celles-là devraient prendre beaucoup plus de précautions et, si elles sont malades, être suivies très attentivement.

9. La maladie est-elle grave ?

Non, sauf cas particuliers, la maladie est bénigne en elle-même, plutôt moins pénible que la grippe classique. Ce qui la rend dangereuse, ce sont les complications possibles, notamment pulmonaires, ou l’aggravation de pathologies déjà présentes (respiratoire chronique, cardiaque, diabétique, etc). Il faut dans ce cas consulter rapidement un médecin qui parfois conseillera l’hospitalisation. Ces complications sont cependant rares, plus de 24 malades sur 25 n’en auront aucune. Jusqu’à présent, tous les décès enregistrés résultent de complications et non de la grippe elle-même. C’est pourquoi, dans les pays où le système de santé est défaillant, la mortalité a été plus forte.

10. Combien de temps dure la maladie ?

Normalement, le sujet malade va passer par un épisode de fièvre accompagné de toux, de courbatures et de grande fatigue. Cet épisode aigu peut ne durer qu’un seul jour ou s’étendre sur plusieurs (3 ou 4). Il est suivi d’une période de lassitude pendant 3 ou 4 jours. La maladie dure donc environ une petite semaine, elle peut être plus courte ou un peu plus longue, et elle régresse spontanément.

11. Le virus peut-il muter ?

Théoriquement, oui, tout virus peut muter (d’ailleurs dans un sens comme dans l’autre : devenir beaucoup plus dangereux ou au contraire bien plus bénin). C’est cependant peu probable. La mutation dangereuse d’un virus de grippe se produit par recombinaison avec des virus de grippe portés par des volailles ou des porcs. C’est dans les pays où la population, de par son mode de vie, se trouve à proximité de ces animaux que le virus avait le plus de probabilité de muter. Cela ne s’est pas produit. Il est peu probable que cela se produise maintenant en Europe où on vit éloigné des animaux.

12. Quels sont les traitements ?

Comme pour une grippe ordinaire, le meilleur traitement est le repos, accompagné le cas échéant de traitements des symptômes : paracétamol (Doliprane et assimilés), éventuellement fébrifuges. Le fameux Tamiflu et les molécules semblables sera rarement ordonné par le médecin. Il n’est efficace que dans les 2/3 des cas, ne réduit qu’à peine la durée de la maladie, et si son usage était immodéré on courrait le risque de rendre le virus résistant. C’est pourquoi le Tamiflu n’est utilisé que dans les cas graves. Il semble inefficace pour éviter la maladie quand il est utilisé en prévention, il est donc inutile d’en rechercher et d’en absorber si on n’est pas malade.

13. Que faire si on éprouve des symptômes (toux, fatigue, fièvre) ?

Consulter un médecin de ville qui ordonnera un arrêt de travail et éventuellement un traitement d’accompagnement.

14. La grippe peut-elle avoir d’autres symptômes que la toux ?

Oui, bien sûr. La toux est le symptôme le plus fréquent mais on peut très bien n’avoir que de la fièvre, pas de toux du tout, ou être atteint en dehors des voies respiratoires : gastrite, diarrhée, etc.

15. Toute grippe est-elle une grippe A ?

Evidemment non. En sus de la grippe A, une partie de la population sera atteinte comme chaque hiver par le virus habituel de la grippe saisonnière qui circulera en même temps et probablement 20 % des grippes déclarées ne seront pas des grippes A. La distinction a peu d’importance. Il est tout à fait inutile d’exiger un test pour savoir si l’on est atteint de grippe A ou d’une autre forme : symptômes et traitements sont identiques. C’est seulement dans le cas d’aggravation, de complications, d’hospitalisation, etc, qu’on pratiquera le test pour savoir quel type de médicament employer. Il est donc recommandé aux personnes qui doivent se vacciner contre la grippe classique de continuer à le faire, la pandémie de grippe A n’élimine en aucun cas le risque de grippe saisonnière.

16. Peut-on avoir deux fois la grippe A ?

Non. Toute personne ayant eu la grippe A (H1N1) est désormais immunisée contre ce virus. Mais pas contre les autres virus : c’est ainsi que, par malchance, on peut très bien être atteint par la grippe A puis, un peu plus tard, par la grippe saisonnière habituelle dont le virus n’est pas du même type. C’est pourquoi il reste très utile de se vacciner contre la grippe saisonnière comme chaque hiver pour éviter de l’attraper puis, un peu plus tard, contre la grippe A : les deux vaccins protègent contre des virus différents et sont parfaitement compatibles.

17. Doit-on consulter le médecin du travail ?

Les services de la médecine du travail sont voués par la loi à la prévention (sauf risque vital immédiat). Ils ne délivrent pas d’ordonnances. Toute personne malade doit se tourner vers la médecine de ville, en téléphonant d’abord pour éviter les concentrations de contagion dans les salles d’attente. Il est par ailleurs déconseillé de se présenter dans les services d’urgence des hôpitaux, on court le risque de les saturer, d’infecter des personnes souffrant d’autres pathologies, et diagnostic et traitement de la grippe A ne diffèrent pas de ceux d’une grippe ordinaire.

18. Comment peut-on être contaminé ?

Le virus se répand par les projections de particules dans l’air des gens malades qui toussent. Quelqu’un qui tousse peut contaminer son entourage à portée d’un mètre cinquante. Par ailleurs, la personne qui tousse, pour éviter cet effet, met souvent sa main devant sa bouche. Elle dépose alors des particules sur sa main et sa main les répand ensuite sur ce qu’elle touche. Le virus survit quelques heures à l’air libre, de sorte que quelqu’un d’autre qui touche ensuite le même objet (poignée de porte, par exemple) peut être à son tour contaminé. Ensuite, cette personne a elle-même des particules sur les mains et, si elle se touche le nez par exemple, va les déposer dans ses propres voies respiratoires. Il y a donc deux manières d’être contaminé : par des particules aériennes à proximité d’un malade et par le toucher d’un objet contaminé (ou le contact avec une personne malade).

19. Pendant combien de temps le malade est-il contagieux ?

Le virus incube deux jours. Une personne atteinte est donc contagieuse deux jours avant l’apparition des premiers symptômes, il y aura donc de nombreuses personnes contagieuses sans le savoir encore. Ensuite, le virus reste contagieux cinq jours de plus, soit une semaine au total. Il est donc recommandé aux malades de ne pas reprendre leurs activités moins de 5 jours après l’apparition de la maladie, de manière à ne pas contaminer d’autres personnes.

20. Comment éviter de diffuser la contagion ?

Vu le mode de contamination, si on est malade il ne faut pas contaminer les autres : rester chez soi sans contact extérieur, ou porter un masque (pour éviter de diffuser des particules dans l’air) ou ne côtoyer que des personnes portant un masque. Il faut également se laver les mains très souvent pour chasser les particules qui auraient pu s’y déposer.

21. Comment éviter d’être contaminé ?

- éviter de se trouver au contact proche d’inconnus potentiellement malades : c’est pourquoi, en phase de pandémie, les manifestations de masse (spectacles, stades, etc.) seront reportées. Si on ne peut l’éviter (tramway par exemple), porter un masque.

- se laver les mains très fréquemment au cas où des particules s’y seraient déposées par contact avec un objet anodin.

22. Comment se laver les mains ?

La question peut paraître élémentaire. Cependant, passer rapidement ses paumes sous l’eau est insuffisant à éliminer les particules et ne sert à rien. Il faut utiliser du savon, frotter l’ensemble de la main (paume, dos, côtés, jusqu’au poignet inclus) car c’est l’abrasion qui nettoie, et procéder ainsi en comptant jusqu’à 30.

23. N’est-il pas préférable d’utiliser du gel pour se laver les mains ?

Le gel est utilisé essentiellement quand il n’y a pas de point d’eau disponible ou quand ces points sont éloignés. Il a le même effet que l’eau et le savon.

24. Doit-on porter des gants ?

Pourquoi pas ? Mais à condition de les changer très souvent, faute de quoi ils ne servent à rien (sinon à conserver plus longtemps les particules).

25. Doit-on porter un masque ?

Si on est en contact rapproché (1 m 50) avec des malades (cas du personnel de santé) ou des inconnus qui peuvent être suspects d’être malades, oui, c’est souhaitable. Dans le cas contraire (pas de proximité avec des malades ou des gens suspects de l’être), non, c’est inutile.

26. Le masque protège-t-il ?

Oui, à condition d’être changé souvent (et d’être accompagné d’un fréquent lavage de mains). Le masque finit par ramasser lui aussi des particules diverses, porter longtemps le même masque est alors pire que de ne pas en avoir. Pour être efficace, le masque doit être changé toutes les 4 heures.

27. Comment se procurer des masques ?

Si on en a besoin (proximité avec des personnes malades ou contacts avec des inconnus) et qu’on n’en a pas reçu, il est possible de s’en procurer en les achetant en pharmacie (en principe sur ordonnance). Le prix de gros évolue entre 0,50 et 0,70 euros par masque en fonction des quantités, mais les pharmacies sont libres de pratiquer les tarifs qu’elles veulent et ce prix peut varier beaucoup d’une officine à l’autre.

28. Le port du masque doit-il être systématique et l’établissement fournira-t-il des masques ?

Publics reçus : Sur la base de la capacité installée de 58 places, les jeunes étant présents de façon permanence, il faudrait 58 x 6 (chgmt ts 4 h) = 348 masques par période de 24 h, soit 10 440 masques par mois, et un stock de 31 320 masques si la pandémie dure trois mois.

Personnels : Avec près de 70 personnels salariés avec les contractuels, la moitié étant présents simultanément sur une période de 24 h, compte tenu de la continuité jour et nuit des services d’hébergement, il faudrait 35 x 6 (chgmt ts 4 h) = 210 masques par jour, 6300 masques par mois, 18 900 masques si la pandémie dure trois mois.

Publics et personnels, c’est plus de 50 000 masques qu’il faudrait prévoir pour un usage systématique. Aucun fournisseur n’est en mesure actuellement de procurer de telles quantités et l’établissement ne serait de toute façon pas en mesure pratiquement ni de stocker, ni de distribuer plus de 50 000 masques en trois mois. C’est pourquoi en état actuel des informations gouvernementales disponibles, le port du masque doit être réservé uniquement aux malades devant se rendre dans des lieux publics, ou aux personnels devant se trouver au contact des malades. Dans ce cas, l’établissement fournira les masques aux personnels concernés. Les commandes ont été passées dans ce sens et les contacts pris avec les fournisseurs pour éviter toute rupture d’approvisionnement.

29. Faut-il utiliser des mouchoirs ?

Si l’on tousse ou si le nez coule, oui, évidemment. Il faut utiliser des mouchoirs en papier jetés après une seule utilisation. Le mouchoir en tissu est à proscrire absolument : il sert de réservoir au virus.

30. Où doit-on jeter les mouchoirs utilisés ?

Dans les poubelles fermées disponibles dans les services.

31. Que faire si on tousse et qu’on n’a ni mouchoir ni masque ?

Si on présente un symptôme (toux anormale, reniflement, ou même diarrhées, accompagnés de fièvre), la meilleure chose à faire de toute façon est de rentrer chez soi se coucher, après avoir informé son chef de service.

32. En cas d'épidémie importante, faut-il s'attendre à des fermetures de maisons d'enfants, comme pour les établissements scolaires ?

Non, très probablement pas. En pareil cas, la décision de fermeture relève du préfet (raison d’ordre public). Il est très peu probable qu’une telle décision soit prise. Elle ne le serait que dans le cas où la sécurité ne pourrait plus être assurée (si trop de personnel était absent et dans l’impossibilité de recourir à des remplacements ou à une organisation permettant d’assurer la continuité). Les contacts entre les établissements et les services de la DEF permettent de suivre l'évolution de la situation, et d'étudier toutes mesures appropriées pouvant faire appel à la mutualisation des moyens au sein de chaque établissement et également à l'échelon départemental si nécessaire.

En savoir plus, sur le site du ministère
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